Portrait Stéphane Le Foll, un des Mousquetaires de François Hollande

« J'ai des amitiés, j'ai toujours été avec lui », proclame l'eurodéputé, l'un des rares "bédouins" à avoir suivi François Hollande lors de sa petite traversée du désert, entre la fin de son mandat de Premier secrétaire du Parti socialiste en 2008 et la primaire en 2011. Le nouveau ministre a été coordonnateur de la campagne du candidat, à ce titre, il était omniprésent au QG de campagne avec Pierre Moscovici, Alquilino Morelle et Manuel Valls, prenant parfois ombrage de l'importance prise par les "ralliés".

Dans le sillage du nouveau chef de l'Etat, ce Breton d'origine, reconnaissable à sa haute stature, visage carré et chevelure poivre et sel abondante, accepte volontiers le rôle du "méchant", un peu abrupt, quand François Hollande joue sur les rondeurs de caractère qu'on lui prête. « Je n'ai jamais cherché à être un tueur. Je n'ai jamais cherché à tricher, et je n'aime pas les jeux à double ou triple bandes. J'ai quelque chose à dire, je le dis, et après j'avance », confiait-il récemment dans un documentaire, « Toute primaire fois », sur la primaire socialiste. En juillet 2011, tout comme son "patron", il a été entendu par la police dans l'affaire Banon-Dsk.

« Refonder un projet politique fort » en matière agricole

Conseiller technique auprès de Louis Le Pensec, ministre de l'Agriculture (1997) dans le gouvernement de Lionel Jospin, Stéphane Le Foll a ensuite été directeur de cabinet de François Hollande pendant les onze ans que l'actuel chef de l'Etat a passé au poste de Premier secrétaire du Parti socialiste (1997-2008). Il est membre du bureau national du Parti socialiste depuis 2007.

Agé de 52 ans, né au Mans, ce fils d'instituteur avec qui il parle breton, a grandi dans un petit village sarthois, Longnes, où il est élu local à 23 ans. En 2004, le directeur de cabinet du Premier secrétaire du PS est élu au Parlement européen. En 2006, il participe à la création du groupe Saint-Germain, une cellule de réflexion multidisciplinaire. Le député européen incitait alors à « refonder un projet politique fort » en matière agricole en s'appuyant sur « trois grands principes » en l'occurrence « le marché unique, la solidarité financière et la préférence communautaire ». A Bruxelles, il participe aux discussions sur la refonte de la Politique agricole commune en 2013.

Ce titulaire d'un Dea en économie de l'université de Nantes et d'un diplôme supérieur du Cnam, a enseigné au lycée agricole de Rouillon puis au lycée de La Ferté-Bernard (Sarthe) et a été chargé de travaux dirigés à l'université de Nantes. Lors des législatives de 2007, Stéphane Le Foll est battu dans la Sarthe dès le premier tour par François Fillon qui réunit 53,3 % des suffrages contre 30,02 % au candidat socialiste. Il devrait être de nouveau candidat en juin.